Altitude 1551 mètres. L'origine de son nom est, en latin, Arvium (labour, champ);
en 1260, Arvéolo. Située au Nord de la vallée du Guil sur un affluent, la Rivière,
Arvieux est reliée, l'été, au briançonnais par le col de l'lzoard dont la route
a été construite en 1893 par les chasseurs alpins de Château-Queyras.
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Arvieux a une population croissante au cours des XVIIème et XVIIIème siècles
pour aboutir à un maximum en 1841: 1004 habitants. Puis, comme partout, c'est
le déclin: 554 habitants en 1931, 412 en 1968 et 324 en 1975. Il est enrayé
en 1990 : 338, 2002 351.Mais le temps n'a pas été linéaire; les vicissitudes
ont été nombreuses au cours des siècles : en 1630, c'est la peste qui tue les
2/3 de la population; en 1638, c'est un incendie qui brûle toute "la ville".
Les guerres de religion n'ont pas épargné ce village, très marqué par les Vaudois,
puis par le protestantisme. Après la révocation de l'Edit de Nantes (1685),
plus d'un tiers de la population émigre en Suisse, en Allemagne et jusqu'en
Prusse.
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La population s'est toujours serrée les coudes dans l'adversité ; la communauté
d'Arvieux, peut-être plus que d'autres en Queyras, est solidaire : la première
fauche était destinée aux veuves et aux orphelins ; ce n'est qu'un exemple parmi
d'autres.
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C'est aussi le lieu où les superstitions, rites et coutumes ont survécu le
plus longtemps ; une tradition curieuse divisait les habitants en deux castes:
les gens de la "Belle", le "dessus du panier" (en l928, le quart de la population)
et les gens du "Renom". Cette distribution, (qui ne divisait pas protestants
et catholiques), remonterait aux frontières entre Lombards et Sarrazins. Il
était difficile de se marier entre "nobles" et "vilains". Mais autre hypothèse
; un homme d'Arvieux est allé chercher femme à Ristolas, belle mais boiteuse.
Ils eurent 5 filles qui connurent un bonheur si parfait qu'il fit croire à l'œuvre
du diable. La caste du "Renom" était née. Les sorciers ont aussi eu, ici, la
vie dure. Plusieurs sorcières ont été brûlées au XVème siècle.
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Arvieux, dans le Val d'Azur, est composée de 13 hameaux ; parmi ceux ci, en
partant du Guil : les Moulins, Villargaudin (du germanique gaud = forêt) sur
les hauteurs ; à gauche, le Pasquier, les Maisons (à l'écart de la route, Ã
droite), Arvieux, le Coin, la Chalp (très modifiés par le tourisme et l'immobilier)
et Brunissard, sans doute le mieux conservé, et le dernier lieu habité (1785
m) avant l'Izoard.
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Et à l'écart, dans les gorges du Guil, le Veyer (Viarius, Veyarium, 1290, près
de la route) dominé par les Escoyères, qui fut, sans doute, l'un des premiers
hameaux habités du Queyras.
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